Interview

 
 
QUESTION 01 | 08
Depuis quand développez-vous un intérêt pour votre discipline et pour les cours particuliers ?
 
Déjà au lycée je donnais des cours de soutien à des plus petits, pour aider. Puis j’ai continué durant mes études pour en atténuer le coût des frais de scolarité. Mais le vrai virage s’est opéré lors de ma thèse (2003 à 2007) où j’ai eu la charge de cours en tant qu’enseignant à mon école d’ingénieur. J’ai trouvé cela passionnant, je me sentais utile et la reconnaissance de mes élèves me boostait. Ces retours gratifiants se sont avérés être un réel moteur dans mon parcours d’enseignant. Si bien qu’à l’issue de ma thèse, j’ai fermé la porte à la recherche pour m’orienter complètement vers l’enseignement.

J’ai ensuite fait mes armes pendant 10 ans dans plusieurs établissements différents, à cette époque peut m’importait le niveau, la matière (pourvu qu’elle fut scientifique), le nombre d’élèves, j’aimais enseigner, transmettre, faire évoluer. J’ai ainsi enseigné tant à des CAP qu’à des élèves ingénieurs en passant par des Terminales et BTS. D’apprenties coiffeuses aux concepteurs en passant par des étudiants en comptabilité, tous les profils sont intéressants ! Pour ce qui est des matières enseignées, bien que toujours à caractère scientifique, je navigue non sans plaisir de la physique aux mathématiques en passant par l’informatique.

Je suis par ailleurs désormais en poste permanent à l’école d’ingénieur ESTIA en tant qu’enseignant et suis en charge d’un groupe de travail pour améliorer nos pratiques pédagogiques… Passionnant !
 
 
QUESTION 02 | 08
Dites nous-en davantage sur la matière enseignée, sur les thèmes que vous appréciez aborder avec les élèves (et éventuellement ceux qui vous plaisent un peu moins) !
 
Dans le cadre des cours particuliers, j’enseigne essentiellement les mathématiques et la physique-chimie depuis plus de 10 ans ce qui me donne une parfaite connaissance des programmes ainsi que des évaluations et exercices types associés.

Mais ce que j’aime le plus c’est comprendre comment l’élève travaille pour l’aider à développer une méthode de travail qui lui est propre pour lui faire gagner en autonomie. L’éducation nationale n’apprend pas à travailler ; le prof donne une liste d’exercices à faire à la classe sans se soucier de l’individu, des temps de mémorisation et de réactivation (neurosciences), et sans leur apprendre à travailler efficacement.

J’aime aussi revoir les devoirs passés pour mettre en place des « bonnes résolutions », ces petites choses à mettre place systématiquement pour éviter de perdre des points bêtement (comme par exemple les chiffres significatifs, unités etc…)
J’aime comprendre le chemin cognitif utilisé par l’élève pour l’accompagner et lui proposer d’autres chemins plus efficaces et plus sûrs.

Bref, faire en individuel tout ce que l’on ne peut pas faire en groupe : de l’accompagnement individualisé dans l’apprentissage de l’élève, tant sur les méthodes de travail que sur le contenu scientifique propre à la matière.
 
 
QUESTION 03 | 08
Parlez-nous de vos modèles, que ce soit un professeur qui vous a marqué ou encore une œuvre qui vous a inspiré !
 
Dans le désordre, les 3 qui me viennent à l’esprit : Jim Howden, Maria Montessori et Céline Alvarez.

Le premier, Jim Howden, un canadien que j’ai rencontré lors d’une de mes formations sur « la pédagogie coopérative » qui a été une véritable révélation : rendre l’élève actif en coopérant avec les autres pour l’aider à apprendre avec d’innombrables ateliers. Avec Jim 1+1= plus que 2 !! c’est-à-dire une personne qui coopère avec une autre personne apprend plus que la somme des 2 personnes prises indépendamment…

La seconde beaucoup plus connue, Maria Montessori, qui a donné son nom à la méthode consistant à proposer des ateliers adaptés aux besoins et âges des enfants avec des règles claires pour les laisser « jouer » à ces ateliers aussi longtemps qu’ils le souhaitent et quand l’envie d’aborder cette notion se présente. Avec la notion de bienveillance ferme sans jugement. Plutôt pour les tous petits, mais assez facile de transposer cette « approche » avec les plus grands.

Dans le prolongement, Céline Alvarez, ex-enseignante qui juge la méthode d’enseignement traditionnelle complètement inadaptée. Elle s’inspire de la méthode Montessori mais aussi des neurosciences pour développer sa propre pédagogie alternative basée sur l’expérience, l’autonomie et l’entre-aide. Elle obtient d’excellents résultats. L’éducation nationale ne change que quelques détails alors que l’urgence devrait nous pousser vers des approches complétement nouvelles. Face à cette immobilité, elle pose sa démission et se consacre à transmettre son enseignement alternatif aux enseignants qui le souhaitent au travers de ses livres, conférences, blogs… Elle m’a démontré qu’enseigner différemment est possible, que la solution ne viendra pas « d’en haut » (l’éducation nationale) mais d’en bas, nous les enseignants. C’est à nous de nous former, pour apprendre de nouvelles pratiques, pour accompagner au mieux ces élèves qui ne demandent qu’une chose : Comprendre et Apprendre, et nous enseignants de prendre du plaisir dans notre métier !

Ces méthodes sont essentiellement appliquées pour les petits (maternelle, primaire), je tente d’en extrapoler les principaux concepts pour les plus grands.
 
 
QUESTION 04 | 08
Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être un bon expert dans votre domaine ?
 
– Savoir écouter l’autre,
– Faire preuve d’empathie pour comprendre la façon de fonctionner de l’apprenant
– S’aider de sa sensibilité pour identifier le chemin cognitif utilisé par l’élève
– Être un professionnel rigoureux en toute situation,
– Expert dans la matière et au niveau enseigné
– Être exigeant avec les élèves, leur prouver qu’ils sont capables de beaucoup plus qu’ils ne le pensent.
 
 
QUESTION 05 | 08
Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?
 
Il m’est toujours agréable de recroiser d’anciens élèves qui me reconnaissent dans la rue, me témoignent leur sympathie, et me remercient parfois d’avoir joué un rôle plus ou moins déterminant dans leur vie scolaire.
 
 
QUESTION 06 | 08
Vous pouvez maintenant nous rassurer et nous avouer que vous aussi, vous avez déjà connu des difficultés à l’école…
 
Bien sûr, même si j’étais plutôt bon élève, j’ai connu des difficultés durant mes études, notamment en classe préparatoire aux grandes écoles où je n’avais aucune méthode de travail. Je me reposais sur mes facilités, mais ce fut insuffisant. C’est à cette période que j’ai été confronté au doute et où j’ai fait l’expérience d’une scolarité difficile. J’ai dû me remettre profondément en question pour accepter le fait que je ne travaillais pas bien. J’ai pris des cours particuliers qui m’ont appris à travailler et à apprendre. La grande leçon de cette expérience ? Peu importent les facilités, sans méthode de travail, on atteint forcément un jour ses limites !
 
 
QUESTION 07 | 08
Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos passions (que vous partagerez peut-être un jour via Superprof).
 
J’ai beaucoup pratiqué l’équitation plus jeune (galop 7 et concours). Par manque de temps, je regrette de ne plus pouvoir m’y adonner mais je ne désespère pas de m’y remettre prochainement, plus sous forme de balades.
Ma vie est un équilibre entre famille et travail, j’aime bien aussi le bricolage quand mon emploi du temps me le permet.
 
 
QUESTION 08 | 08
Qu’est-ce qui fait de vous un Superprof (en plus d’avoir répondu à cette interview :-P) ?
 
La passion pour ce que je fais, cela me permet de travailler sans effet d’usure, avec une envie et une énergie intacte depuis de début.